Mpox

Qu'est-ce que l’infection par le virus Mpox ?

L’infection au virus Mpox (anciennement monkeypox ou variole du singe) est une maladie infectieuse due à un orthopoxvirus.

Il s’agit d’une maladie d’origine zoonotique, habituellement transmise à l’homme dans les zones forestières d’Afrique du Centre et de l’Ouest par des rongeurs sauvages ou des primates, mais une transmission interhumaine est également possible

Quels sont les symptômes de la maladie Mpox ?

Après une période d’incubation pouvant aller de 5 à 21 jours, la maladie commence souvent avec de la fièvre, des douleurs musculaires, de la fatigue et des ganglions gonflés (sous la mâchoire, sur le cou ou au pli de l’aine …).

Des éruptions cutanées (pustules et vésicules avec pus) apparaissent après 1-3 jours, souvent depuis la partie du corps où le virus a été introduit (région péri-anale, le pénis, la bouche, le visage et différentes parties du corps). Parfois l’éruption cutanée n’est pas très prononcée et peut passer inaperçue. Contrairement à la varicelle, l’éruption cutanée survient en une seule poussée. Les lésions passent par différents stades successifs (macule, papule, vésicule, pustule puis croûte), et évoluent de façon simultanée. La contamination se fait principalement par contact direct avec les pustules ou lésions qui contiennent une concentration élevée du virus. Lorsque les croûtes tombent, les personnes ne sont en principe plus contagieuses, sauf par contact sexuel.

La maladie guérit le plus souvent spontanément, au bout de 2 à 3 semaines.

Est-ce qu’il y a du Mpox au Luxembourg et en Europe ?

Depuis le printemps 2022, un variant appelé clade IIb du virus Mpox a été à l’origine d’une épidémie en dehors de l’Afrique touchant l’Europe (y inclus le Luxembourg) et toutes les régions du monde. La très grande majorité de ces cas a été détectée chez des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Le virus se propageait principalement d’homme à homme pendant des contacts sexuels et/ou intimes avec une personne infectée. Avoir plusieurs partenaires sexuels dans l’espace de quelques semaines favorisait la transmission.

En Europe (UE/EEA), depuis 2022 plus que 22 000 cas de Mpox ont été signalés dont 685 en 2024. Au Luxembourg, nous avons recensé 57 cas de Mpox en 2022, 3 cas en 2023 et un seul cas en 2024. A ce jour, les cas signalés en Europe et à Luxembourg sont majoritairement bénins avec une mortalité associée très faible (0,05%). Aucun décès suite à une infection Mpox n’a été signalé au Luxembourg à ce jour.

Ce virus du variant clade IIb continue actuellement de circuler en Europe, mais le nombre de cas est bas.Que sait-on de l'épidémie actuelle de variole du singe dans plusieurs pays du monde, quelle est la situation au Luxembourg ?

Le nombre de cas Mpox détectés dans le monde ainsi qu’au Luxembourg sont disponibles ici :

Joint ECDC-WHO Regional Office for Europe Monkeypox Surveillance Bulletin (europa.eu)

La situation actuelle de Mpox en Afrique ?

En 2024, la République démocratique du Congo (RDC) a jusqu’à présent signalé une flambée de cas de virus Mpox avec 16 789 cas, dont 2 638 confirmés et 511 décès. Cette épidémie représente le plus grand nombre de cas de clade I en Afrique jamais observé. Historiquement, les infections Mpox du clade I sont considérées plus graves avec une mortalité plus élevée que celles du clade II. Plusieurs modes de transmission, y compris le contact humain direct et la transmission sexuelle, ont été identifiés, en particulier dans l'est du pays où le variant clade Ib se propage. La majorité des cas en RDC concerne les enfants de moins de 15 ans, qui représentent 66% des infections et 82% des décès. One observe aussi une prépondérance de cas masculins (73%). La situation en RDC a des répercussions régionales, avec des cas confirmés dans cinq des huit pays voisins, notamment le Burundi, le Congo, et la République Centrafricaine.

En réponse à cette crise sanitaire, le CDC Afrique et l’OMS ont déclaré des urgences de santé ou de sécurité publique en août 2024. Ces déclarations visent à mobiliser des ressources, renforcer la communication sur les risques, améliorer la surveillance et les capacités de test, ainsi que renforcer les ressources humaines pour lutter contre cette épidémie.

Dans son évaluation du risque, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) a estimé qu'il existe une forte probabilité d'importation de cas de Mpox de clade I en Europe mais que le risque d’infection et de transmission pour la population générale est faible, voire très faible.

Existe-t-il un vaccin contre la maladie Mpox ?

Au Luxembourg, une campagne de vaccination ciblée est organisée depuis le mois d'août 2022 par le Service national des maladies infectieuses du Centre hospitalier de Luxembourg en collaboration avec la Direction de la santé.

La cible principale de la campagne de vaccination préventive était les hommes ayant des relations avec des hommes rapportant des partenaires sexuels multiples, les personnes transsexuelles rapportant des partenaires sexuels multiples ainsi que les travailleurs du sexe (https://sante.public.lu/dam-assets/fr/espace-professionnel/recommandations/conseil-maladies-infectieuses/variole-singe/2022-07-28-csmi-mpx-vaccination.pdf). Il est considéré que les personnes ayant reçu un schéma complet de vaccination avec les vaccins Jynneos ou Imvanex restent protégées contre le nouveau variant.

Depuis 2022, plus que 800 premières doses et 600 deuxièmes doses ont été administrées. Il y a de plus en plus d’études qui démontrent l’efficacité de la vaccination et que la vaccination a contribué à endiguer l’épidémie de Mpox en 2022. 

Comment traite-t-on la maladie Mpox ?

La maladie est auto-limitée, la plupart des personnes se rétablissent en quelques semaines.

Le traitement est avant tout symptomatique et de soutien, il est important de soulager la douleur et de traiter des surinfections le cas échéant.

Comment la maladie Mpox est-elle diagnostiquée ?

La détection du virus se fait à partir de lésions cutanées, de liquide vésiculaire, de contenu de pustules, de croûtes ou encore de prélèvements de lésions cutanées et d'autres échantillons pendant la phase aiguë de la maladie par réaction de polymérase en chaîne (PCR).

Quel est le danger de la maladie Mpox ?

Les personnes de plus de 50 ans qui ont sans doute été vaccinées contre la variole ont une certaine protection contre l'infection par le Mpox. Néanmoins, la protection n’est pas absolue et elles devraient continuer à prendre des précautions pour se protéger et protéger les autres.

En particulier, les nouveau-nés, les enfants, les femmes enceintes, les personnes âgées et les personnes souffrant de déficiences immunitaires sous-jacentes peuvent être gravement atteints par la maladie de Mpox. Le personnel de santé est également plus exposé au risque en raison des contacts directs et fréquents avec les malades, néanmoins, l’hygiène des mains et le port de gants sont efficaces pour se protéger.

Les complications graves de Mpox comprennent des surinfections cutanées, des pneumonies, une confusion, des infections oculaires pouvant entraîner une perte de la vue ou une encéphalite. Selon l'OMS, environ 3 à 6 % des cas déclarés ces dernières années en Afrique centrale et occidentale ont entraîné la mort, souvent chez des enfants (où la mortalité par cas peut atteindre 11 %) ou des personnes souffrant d'autres problèmes de santé. Il est important de noter qu'il peut s'agir d'une surestimation, car la surveillance est très limitée dans les pays d’origine endémiques.

Le Mpox est-il une maladie sexuellement transmissible ?

Le virus Mpox peut se transmettre d'une personne à l'autre par contact physique étroit, y compris par contact sexuel. On ne sait pas actuellement avec certitude si le Mpox peut être propagée par le sperme ou les sécrétions vaginales, mais le contact direct de la peau avec les lésions pendant les activités sexuelles peut entraîner une contamination. On sait également que le sperme peut contenir une charge virale élevée et qu’il peut se répliquer, donc être potentiellement infectant.

Les éruptions de Mpox apparaissent souvent sur les organes génitaux, la région anale et dans la bouche, ce qui contribue probablement à la transmission lors d'un contact sexuel. Le contact bouche à peau peut donc également entraîner une transmission en présence de lésions cutanées ou buccales.

Le risque de contracter le virus Mpox n'est pas limité aux personnes ayant des contacts sexuels. Toute personne ayant un contact physique étroit avec une personne contagieuse peut s’infecter. Toute personne présentant des symptômes évoquant la maladie de Mpox et ayant peut-être un contact à risque doit donc éviter les contacts physiques étroits et demander immédiatement conseil à un professionnel de la santé.

Y a-t-il un risque d'épidémie majeure au Luxembourg ?

Dans son évaluation du risque du 16 août 2024, l’agence européenne ECDC a déclaré qu’il y a un risque élevé d’importation depuis l’Afrique de cas Mpox du clade I en Europe, mais que le risque d’infection pour la population générale en Europe était actuellement basse. Donc il n’y a pas actuellement de risque d’épidémie majeure au Luxembourg.

https://www.ecdc.europa.eu/en/publications-data/risk-assessment-mpox-epidemic-monkeypox-virus-clade-i-africa

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