Cannabis
Usage non médical
Quels sont les composants du cannabis ?
Le cannabis désigne les plantes issues de la famille des cannabaceae. La plante de cannabis contient des centaines de substances chimiques, dont plus de 100 cannabinoïdes et des terpènes aromatiques et des flavonoïdes.
Les effets du cannabis sont dus aux actions de ses cannabinoïdes sur les « cibles » biologiques, un système de récepteurs et de molécules particuliers que l’on trouve dans tout le corps humain, dont l’ensemble est appelé le système endocannabinoïde. Deux cannabinoïdes ont reçu la majeure partie de l’intérêt scientifique. Le delta-9-tétrahydrocannabinol, appelé couramment THC, est le principal ingrédient psychoactif. Lorsque le THC est consommé, il agit sur les récepteurs endogènes du cannabis dans le cerveau. Le THC agit selon une relation dose-réponse, avec une consommation importante associée plus fortement à un impact négatif en termes de santé et sur la situation sociale. Le cannabidiol (CBD) est le deuxième cannabinoïde visé. Au Luxembourg, le cannabis disponible sur le marché illicite se présente sous deux formes principales :
- les sommités fleuries ;
- le « haschich », qui est produit à partir de la résine des plantes de cannabis.
Même si le cannabis est une substance naturelle, il n’est pas inoffensif. Sa consommation peut avoir plusieurs risques sur la santé. Pour plus d’informations sur les risques liés à la consommation de cannabis, veuillez cliquer ici.
Le cannabis est composé de plus de 500 substances différentes, dont :
- le tétrahydrocannabinol (THC) ;
- le cannabidiol (CBD).
Qu'est-ce que le THC ? (tétrahydrocannabinol)
La plante de cannabis contient des centaines de substances chimiques, dont plus de 100 cannabinoïdes et des terpènes aromatiques et des flavonoïdes. Deux cannabinoïdes ont reçu la majeure partie de l’intérêt scientifique : le tétrahydrocannabinol (THC) et le cannabidiol (CBD).
Le THC est le principal ingrédient actif qui provoque, entre autres, un effet perturbateur (psychoactif) chez la personne qui consomme du cannabis. Le THC qui se trouve surtout sur les sommités fleuries séchées n’est pas psychoactif naturellement ; il doit être décarboxylé, p. ex en le chauffant pour le devenir.
Plus un produit est concentré en THC, plus il produit des effets psychoactifs importants, plus les risques sur la santé augmentent. Au cours des dernières décennies, la concentration moyenne de THC du cannabis a continuellement augmenté, passant de 7 % en 2006 à 20 % en 2021.
Qu'est-ce que le CBD ? (cannabidiol)
La plante de cannabis contient des centaines de substances chimiques, dont plus de 100 cannabinoïdes et des terpènes aromatiques et des flavonoïdes. Deux cannabinoïdes ont reçu la majeure partie de l’intérêt scientifique : le tétrahydrocannabinol (THC) et le cannabidiol (CBD).
Le CBD est une substance qui se trouve aussi dans le cannabis, mais qui n’a pas les propriétés perturbatrices caractéristiques du THC. Le CBD a suscité un intérêt important chez les chercheurs au cours des dernières années à cause de ses potentielles propriétés thérapeutiques.
Comparativement au THC, la concentration moyenne de CBD dans le cannabis a constamment diminué depuis le début des années 2000, ce qui crée un déséquilibre entre les concentrations de THC et de CBD contenues dans le cannabis.
Quels sont les facteurs de risque liés à la consommation de cannabis ?
Les connaissances sur le cannabis et ses impacts restent, encore à ce jour, en constante évolution. La majorité des personnes qui consomment du cannabis ne subissent pas les conséquences négatives de cet usage. Différents facteurs semblent toutefois en favoriser l’apparition chez certaines personnes.
Tout mode de consommation de cannabis présente des risques pour la santé. La seule manière d’éviter tout risque, c’est de ne pas en consommer. Si vous choisissez de consommer du cannabis, réduisez les risques pour votre santé en considérant et respectant les facteurs et informations qui vont suivre ci-dessous :
Facteurs de risques
Comme mentionné plus haut, toute consommation de cannabis présente des risques.
Lors d’une consommation de cannabis, les risques potentiels y liés sont accrus lorsque le cannabis :
- Provient de source inconnue et qu'aucun contrôle de qualité ou étiquetage du produit de cannabis est assuré (concentrations de THC et CBD, présence d’impuretés et de contaminations, d’agents de coupe, etc.)
- A des concentrations élevées en THC et faibles en CBD ;
- Est consommé avec des modes d’utilisation à haut risque (p. ex. la consommation de cannabis en le fumant avec du tabac) ;
- Est consommé à un jeune âge ;
- Est consommé à haute fréquence et intensité, notamment en ce qui concerne le cannabis avec des concentrations élevées en THC et faibles en CBD ;
En particulier, il existe un risque d’accoutumance, c’est-à-dire d’abus et/ou de dépendance, surtout en cas de consommation prolongée à des doses élevées et fréquentes.
Il est donc nécessaire d’être attentif à la survenue possible de signes tels qu’une baisse de motivation, une nervosité en cas de manque, un état dépressif, ou encore un retrait social…
Vous avez encore des questions sur le cannabis et ses risques ? Nous vous recommandons la hotline du Centre National de Prévention des Addictions: + 352 49 77 77 – 55. Le CNAPA œuvre en faveur de la prévention des addictions et de la promotion de la santé en mettant l’accent sur l’information, la sensibilisation, la formation et la coordination.
Quelles sont les personnes particulièrement exposées aux risques liés à la consommation de cannabis ?
Les personnes suivantes sont particulièrement exposées à des risques en cas de consommation de cannabis, et la consommation de cannabis ne leur est pas recommandée :
- Femmes enceintes et/ou allaitantes ;
- Enfants, adolescents et jeunes adultes de moins de 25 ans : le cannabis peut avoir des effets néfastes sur divers aspects du développement mental, neuronal et émotionnel, selon l’âge de début, la durée et l’intensité de la consommation ;
- Patients ayant des antécédents d’addiction et/ou de consommation de substances telles que alcool, stupéfiants ou autres médicaments ;
- Patients ayant des antécédents psychiatriques (personnels ou familiaux) ;
- Patients en insuffisance rénale ou hépatique ;
- Patients présentant une maladie préexistante du cœur ;
- Personnes âgées, grabataires ou à mobilité réduite.
Pour rappel, la consommation de cannabis n’est pas recommandée pour ces populations.
Vous avez encore des questions sur le cannabis et ses risques ? Nous vous recommandons la hotline du Centre National de Prévention des Addictions : + 352 49 77 77 – 55. Le CNAPA œuvre en faveur de la prévention des addictions et de la promotion de la santé en mettant l’accent sur l’information, la sensibilisation, la formation et la coordination.
Quels sont les différents effets que la consommation du cannabis peut avoir ?
Effets indésirables
Les effets indésirables du cannabis, en particulier les présentations riches en THC, sont extrêmement variables d’une personne à l’autre. Des troubles du système nerveux central, tels que des étourdissements, des vertiges, des troubles de la mémoire et de l’attention, des troubles psychiatriques, en particulier troubles de l’humeur, des signes de dépression, et dans certains cas, des hallucinations ou troubles psychotiques, des troubles alimentaires ou gastro-intestinaux et des troubles cardio-vasculaires tels que les palpitations ou les accélérations du rythme cardiaque ont été rapportés.
Effets additifs et interactions médicamenteuses
Certains effets indésirables du cannabis peuvent être accentués en présence d’autres médicaments induisant des effets neurologiques (appelés aussi effets centraux) comme : les benzodiazépines, barbituriques, opioïdes, antihistaminiques, relaxants musculaires et anti-épiletiques. De même, il est fortement déconseillé de consommer de l’alcool en association avec du cannabis ou de le fumer avec du tabac, ces deux modes de consommation représentant des utilisations à haut risque.
Il est à noter qu’à l’heure actuelle, peu de données scientifiques ont été publiées. Dès lors, toutes les interactions possibles du cannabis avec d’autres substances ne sont pas encore connues.
Effets sur l’aptitude à conduire un véhicule
La consommation de cannabis, en particulier avec des fortes concentrations en THC peut entraîner des effets significatifs sur le système nerveux central, tels que des étourdissements et/ou une somnolence. En effet, le jugement et l’exécution de tâches qui demandent de l’habileté peuvent en être altérés.
Selon la loi modifiée du 14 février 1955 concernant la réglementation de la circulation sur toutes les voies publiques, « est puni des peines prévues au paragraphe 1er, tout conducteur d’un véhicule ou d’un animal, ainsi que tout piéton impliqué dans un accident, dont l’organisme comporte la présence d’une des substances suivantes : THC […] dont le taux sérique est égal ou supérieur à 1ng/mL […] ».
En pratique, le seuil légal équivaut à une tolérance zéro de la conduite de véhicules sous l’influence de cannabis.
Vous avez encore des questions sur le cannabis et ses risques ? Nous vous recommandons la hotline du Centre National de Prévention des Addictions: + 352 49 77 77 – 55. Le CNAPA œuvre en faveur de la prévention des addictions et de la promotion de la santé en mettant l’accent sur l’information, la sensibilisation, la formation et la coordination.
Quelles sont les conditions pour la culture de cannabis et quelles sont les sanctions applicables ?
L’autorisation de la culture à domicile et la décorrectionalisation de petites quantités de cannabis sur la voie publique représentent une première étape dans la mise en œuvre du dispositif expérimental d’accès légal au cannabis à des fins non médicales.
En choisissant de réglementer la culture de cannabis à domicile, le Gouvernement entend encadrer sa consommation et réduire les risques et dommages qui y sont associés. Cette décision s’inscrit dans une approche de santé publique, qui repose sur une volonté politique d’instaurer un équilibre entre prévention, réduction des risques et lutte contre la criminalité.
Consultez le rubrique relative à la culture de cannabis à domicile sous l'espace citoyen.
Usage médical
Arrêt progressif des sommités fleuries
Quelle est la date de l’arrêt progressif de l’utilisation des sommités fleuries THC-dominantes?
Le réapprovisionnement des stocks en sommités fleuries THC dominantes sera arrêté le 01/01/2025. Ce produit sera disponible jusqu’à épuisement des stocks.
En tant que patient, je suis traité actuellement par les sommités fleuries THC-dominantes; puis-je changer mon traitement et le remplacer par les extraits huileux ?
Il est conseillé de prendre contact avec votre médecin prescripteur qui sera à même de considérer avec vous si une continuation de votre traitement par cannabis médicinal par les extraits huileux est envisageable, ceci en fonction de votre pathologie et d’autres options thérapeutiques disponibles.
En tant que médecin, la prise en charge par sommités fleuries doit-elle être systématiquement remplacée par les extraits huileux de cannabis médicinal ?
Non. Comme pour tout changement de prise en charge, il y a lieu de voir, ensemble avec le patient, si les extraits huileux sont la meilleure option thérapeutique, en fonction de la pathologie à traiter et des traitements disponibles.
Comment effectuer la conversion des traitements utilisant les sommités fleuries vers des extraits huileux ?
L’équivalence directe n’est pas établie. Une titration thérapeutique peut être à effectuer, au cas par cas, afin d’atteindre la dose minimale efficace bien tolérée par augmentation progressive des doses des extraits huileux.
Il est important de rappeler aux patients que:
- l’extrait huileux n’est pas à vapoter/fumer !
- l’effet ressenti des extraits huileux n’est pas le même que celui des sommités fleuries (pas d’effet flash), la pharmacocinétique étant différente (les sommités fleuries agissant rapidement mais brièvement, les extraits huileux lentement mais longtemps).
Comment savoir si un(e) patient(e) est devenu(e) dépendant(e) au cannabis médicinal ? Quels sont les symptômes lors d’un arrêt/sevrage ?
Lors d’une dépendance, l’arrêt de la prise du produit peut induire des symptômes tels qu’irritabilité voir agressivité, anxiété, tristesse, humeur perturbée voir dépression, agitation, troubles du sommeil, voir un besoin de dormir excessif, baisse de l’appétit et une perte de poids, sueurs ou encore des nausées, des symptômes plus légers comme de la fatigue, de la faiblesse, des bâillements, un ralentissement psychomoteur.
La littérature démontre que le sevrage peut toucher jusqu’-à 47% des utilisateurs de cannabis. Les facteurs associés à un syndrome de sevrage du cannabis plus élevé étaient les environnements cliniques (en particulier les soins hospitaliers et ambulatoires par rapport aux milieux populationnels), l'usage concomitant de tabac ou d'autres substances, ainsi que l'usage quotidien de cannabis.
Quelles sont les recommandations pour l’arrêt du traitement avec des sommités fleuries ?
Un arrêt progressif est recommandé sur une période de 4-8 semaines (dépendant du patient, de l’indication thérapeutique, de la fréquence de prise et de la concentration du produit).
Combien de temps dure un sevrage au cannabis ?
La durée d’un sevrage est très individuelle, dépendant de la fréquence et durée d’utilisation, ainsi que de la concentration du produit utilisé. Après l’arrêt de consommation, le déstockage de cannabinoïdes accumulés dans les tissus adipeux peut durer jusqu’à 12 semaines.
En tant que patient, et autre qu’auprès de mon médecin, où puis-je trouver de l’aide supplémentaire ?
Différentes associations assurant des missions d’information ou de prise en charge peuvent vous aider. Vous pouvez consulter les sites suivants :
Des adresses utiles sont disponibles sur le site de la Rehaklinik du Centre Hospitalier Neuro-Psychiatrique (CHNP)
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